Résumé |
Le concept d'authenticité recouvre des réalités inattendues. On se souvient de la querelle qui s'abattit sur le milieu musical à la mort du vénéré compositeur romain, le comte Giacinto Scelsi (1988). On découvrait alors, avec stupeur pour certains et avec ironie pour d'autres, que Giacinto Scelsi n'était pas l'auteur présumé des oeuvres qu'on lui attribuait, ou plus exactement, que leur rédaction était le résultat d'un consensus privilégié entre le compositeur et ce qu'on appelle communément des nègres. Mais voilà. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent ! Les nègres sont depuis sortis de l'anonymat. Inutile de poursuivre le récit des mésaventures d'un compositeur disparu. Zoltan Pesko ne s'est pas contenté d'alimenter la querelle. Il nous invite à suivre le processus de création de Scelsi, à comprendre les rouages de sa production. En fin de compte, il y aurait peut-être adéquation entre les moyens (réduits au plus strict minimum), et la fin (le langage). Cette analyse nous semble dépasser le simple débat passionnel, et, dans cette affaire, le comte Giacinto Scelsi n'a rien perdu de sa superbe posthume. |