Résumé |
Dans une expérience de rappel immédiat dans laquelle un auditeur doit restituer une liste d'items verbaux, lettres ou chiffres, dans l’ordre d’apparition, la courbe de rappel (pourcentage de réponses corrects) en fonction de la position des mots a une forme typique en "U" (Crowder, 1969; Jahnke, 1963; Glanzer, 1966; Murdock, 1974). La branche de droite de la courbe et celle de gauche correspondent respectivement à un très bon rappel des derniers et des premiers éléments : ces deux types de stockage en mémoire correspondent respectivement à un effet de récence (mémoire à court terme) et à un effet de primauté (mémoire à long terme). L’effet de primauté est valable lorsque la liste de lettres (ou chiffres) est présentée auditivement ou visuellement, en revanche, l’effet de récence n’est valable que pour une présentation auditive. Il apparaît donc un avantage considérable de la présentation auditive sur la présentation visuelle pour les derniers éléments de la liste. Que se passe-t-il lorsque la séquence présentée n’est pas constituée de mots ou de lettres, mais de sons non verbaux (sons du quotidien) ? Dans l'étude menée sur les sons non verbaux, deux expériences de rappel immédiat ont été effectuées, respectivement libre et sériel, dans lesquelles le sujets ont à restituer une liste d'items non verbaux extraits d’une séquence composée de différents événements sonores correspondant à des sons du quotidien comme le claquement d'une porte, le cri d'un bébé, etc… Les résultats présentés mettent en évidence des effets de mémoire similaires à ceux observés avec des sons verbaux (primauté et récence). L’effet de primauté est sensiblement renforcé par l’obligation d’un rappel sériel. En revanche dans le cas du rappel libre, le très bon rappel de la fin de la liste ne semble pas être uniquement le fruit d’une stratégie de restitution basée sur le rappel prioritaire des derniers éléments, mais plutôt la conséquence d’une capacité de discrimination particulièrement efficace des éléments les plus récents d’une catégorie cognitive cible (récence relative). Ces résultats permettent de généraliser les mécanismes de la mémoire auditive sur la perception de toute séquence sonore, qu'elle soit constituée d'items sonores verbaux ou non. |