Résumé |
Dans l'art magique et la prestidigitation, l'arcane est l'explication gardée secrète du fonctionnement ou de la série de passes grâce auxquelles est réalisé un tour. Si la règle déontologique “du secret” est de mise dans ces domaines, nous allons tout de même vous révéler l’arcane sonore d’Un mage en été. Cette pièce, créée au festival d’Avignon le 20 juillet 2010, est un monologue d'une durée d'une heure et demie, issue d'une adaptation de l'œuvre d'Olivier Cadiot portant le même nom1. Mis en scène par Ludovic Lagarde, le mage, interprété par Laurent Poitreneaux, propose aux spectateurs un voyage dans l'espace-temps dont le convecteur principal est le son, réalisé par Greg Beller et David Bichindaritz avec les outils de l’IRCAM2. L'acteur, immobile au sein d’une scénographie minimale, fait pénétrer le spectateur dans des tableaux qu'il crée par sa voix, traitée en temps réel et accompagnée d’une “bande-son”3 en constante évolution. Un dispositif d'enceintes entourant le public permet une mise en espace de ces éléments. Dans l'expérience fondatrice du Colonel des Zouaves en 1997, première collaboration du duo Cadiot/Lagarde avec l’IRCAM, la schizophrénie du personnage était en partie signifiée par l’intervention perturbatrice de la machine. Dans cette nouvelle collaboration, il s’agit à l’inverse de faire disparaître la machine, afin de conférer au personnage des pouvoirs surnaturels. Après avoir présenté le dispositif de diffusion, nous décrirons les différentes sources qui y sont diffusées, c’est-à-dire la bande-son, la voix du comédien et ses traitements, puis nous indiquerons quelques perspectives de recherche qui ont été initiées par ce projet. |