Résumé |
Dans les années 1930, plusieurs notions de calcul sont inventées afin de capturer de manière abstraite l’idée de manipuler mécaniquement des séries de symboles pris dans un ensemble fini. Elles se révèlent toutes équivalentes par traduction d’un formalisme dans un autre. Mieux, il existe une machine universelle abstraite qui peut simuler le fonctionnement de tout calcul. Cette machine universelle représente le calcul à effectuer par un programme, ce programme étant stocké dans la mémoire de la machine, tout comme les données sur lesquelles s’effectue le calcul. Ce calculateur universel abstrait peut se construire physiquement, et depuis les années 1950, les performances des ordinateurs, qui concrétisent cette implantation, doublent à peu près tous les deux ans. Est-ce à dire que nous sommes arrivés à la fin de cette belle histoire ? Bien sûr, nous sommes loin d’avoir fait le tour de la notion de programme, nous continuons notre quête d’ordinateurs plus rapides et il y a peu de risques de se tromper en prédisant que de nouvelles utilisations utiles et surprenantes de nos systèmes informatiques restent encore à inventer. Mais avons-nous fait le tour de la notion de calcul ? Tout se ramène-t-il toujours au calculateur universel ? Les frontières du continent qu’Alan Turing a ouvert pour nous sont-elles définitivement figées ? La réponse est non, et les terra incognita qui restent à explorer promettent encore de beaux voyages pour longtemps. Les chercheurs essayent de dépasser les limitations des machines de Turing pour calculer plus, pour calculer autrement, pour calculer plus vite ou pour calculer mieux. |