Serveur © IRCAM - CENTRE POMPIDOU 1996-2005. Tous droits réservés pour tous pays. All rights reserved. |
InHarmoniques nº 1, décembre 1986 : le temps des mutations
Copyright © Ircam - Centre Georges-Pompidou 1986
« Le Matériau ne peut être conçu que comme ce avec quoi le compositeur
opère et travaille. En ce sens, il n'est rien moins que,
objectivé et réfléchi de façon critique,
l'état des forces de production techniques auquel les compositeurs
l'ont confrontés à une époque donnée.
Aspects physiques et historiques s'y chevauchent. »
T.W. Adorno[1]
L'idée de progrès en musique,dans la culture occidentale, bien que controversée, est communément
associée à « l'émancipation de
la dissonance », et/ou réciproquement avec la maîtrise
de la résonance. C'est en repoussant les limites de l'écoute
dans la perception de la série harmonique que l'on aurait
progressivement saturé le système tonal, qui se
serait dissous dans l'atonalisme,luimême très
vite dépassé et remplacé par les tentatives
de formalisation du dodécaphonisme et du sérialisme;
euxmêmes condamnés pour avoir voulu imposer
trop de contraintes sur la liberté ainsi conquise, et pour
s'être enfermés dans le paradoxe de vouloir
prohiber la répétition tout en instaurant un principe
de répétition absolue et généralisée,
dans lequel se trouvaient laminées les exigences de la
perception musicale.
Cette directionnalité tracédans l'histoire de la musique,comme accumulation de complexité,
est aussi sensible dans l'évolution de l'instrumentation.
Après avoir tendu pendant près de deux siècles
à figer les voix et les instruments, les purifier de toutes
formes de bruit ou d'accident, les musiciens ont procédé
à une accumulation progressive d'instruments dans l'orchestre.
Puis ils ont eu recours aux percussions pour leurs fonctions énergétiques
et dynamisantes,et plus récemment à l'utilisation des multiphoniques
et des nouvelles techniques de jeu avec les instruments traditionnels,
à la microphonie qui permet de révéler les
ressources cachées des instruments, aux sons concrets pour
leur richesse intrinsèque ainsi que leur pouvoir référentiel,
et enfin aux sons inharmoniques et aux complexes sonores arbitraires
avec la synthèse des sons par ordinateur.
Pour ajouter à la confusion,les compositeurs ont, dans
la période récente, mélangé les catégories,
transporté dans le matériau certaines techniques
d'écriture et transféré dans l'écriture
certaines techniques de génération du matériau.
Ainsi dans plusieurs de leurs oeuvres,
Tristan Murail et Gérard Grisey ontils utilisé
les techniques de modulation en anneau et de modulation de fréquence
(toutes deux habituellement exploitées pour la génération
du matériau sonore), comme processus d'écriture
pour générer des partitions purement instrumentales.
A l'inverse, Pierre Boulez, dans «
Répons », utilise l'ordinateur pour réaliser
à partir du matériau sonore instrumental des transformations
qui se ramènent à des retards et des transpositions,
procédés typiques des techniques traditionnelles
d'écriture [3].
On pourrait multiplier à loisir
les exemples de cette fécondation réciproque du
matériau et de l'écriture, qui tendent progressivement
à échanger leurs caractéristiques, à
provoquer leurs mutations respectives, de manière conjointe,
coextensible.
Le matériau ne se réduit
donc pas au son, il est tout de suite porteur en germe de schèmes
d'organisation, et déjà dans la définition
adornienne, il se trouve défini comme un mixte, un potentiel,
ou de manière plus dialectique comme un différentiel,
de matière et delangage.
La mutation du matériau est ainsi
constamment mutation de son organisation, par voie de conséquence
mutation de l'écriture et réciproquement, dans un
système d'interdépendance.
Le paradigme de cette double mutation
réside dans ce que Hugues Dufourt a désigné
comme l'artifice d'écriture dans la musique occidentale
[4]. Le
passage à l'écriture produit une formalisation,
une explicitation d'une partie du savoir implicite mis en oeuvre
dans la composition, qui le fait passer dans l'espace du calcul:
« dès l'origine, aux abords de l'An Mille, [la musique occidentale] prend implicitement parti pour l'écriture et les techniques, pour le calcul et les machines, pour les médiations instrumentales et l'ordre contre nattera de la volonté humaine ».
A l'heure de la suprématie grandiloquente
des technosciences, et de son cortège de positivismes
et/ou de mysticismes, force est malgré tout de reconnaître
que l'utilisation de l'ordinateur réalise le stade ultime
de cet artifice d'écriture. Avec la différence fondamentale
que, à l'issue du processus de modélisation représenté
par l'explicitation dans l'ordinateur de tout le savoir implicite,
les connaissances deviennent immédiatement disponibles,
sous une forme opératoire, à l'expérimentation,
à la validation ou à la falsification.
Les connaissances ne sont plus seulement
consignées, destinées à devenir lettre morte,
le plus souvent sous une forme négative (i.e. concernant
ce qu'il ne faut pas faire) mais sont autant de données
avec lesquelles on pourra jouer, que l'on pourra modifier au fur
et à mesure du processus d'apprentissage ou de composition,
unifiant dans un même mouvement théorie et pratique
enfin réconciliées.
Pour la première fois, peutêtre,
la connaissance n'est pas figée, elle est en devenir. Car
l'ordinateur n'est pas seulement machine à traiter des
données ou de l'information, il est machine de connaissances,
machine à élaborer des connaissances, à
les manipuler, à les mettre en oeuvre.
Cet artifice d'écriture poussé
à la limite est particulièrement mis en évidence
dans la méthodologie de simulation par
ordinateur. La simulation est une mimésis qui a pour finalité
de rendre disponible dans l'ordinateur, au musicien et chercheur,
tout le savoir musical. La simulation n'est pas une imitation
pure et simple de la nature, ne seraitce que parce que les
objets qu'elle envisage ne sont pas des objets naturels, mais
précisément culturels. Le matériau n'est
pas naturel, il est la synthèse de déterminations
physiques mises en oeuvre par les volontés croisées
du luthier et du musicien, façonnées par des siècles
d'exigences réévaluées et déplacées,
de vaetvient entre théorie et pratique: le
matériau est synthèse culturelle. Adorno a bien
résumé cet entremêlement inextricable:
« les exigences du matériau à l'égard du sujet proviennent plutôt du fait que le « matériau » luimême, c'est de l'esprit sédimenté, quelque chose de socialement préformé à travers la conscience des hommes ».[5]
Le fait de choisir son matériau
avec l'ordinateur ne déplace le problème qu'en apparence:
si tout l'espace sonore se trouve par définition donné
grâce à la synthèse des sons, le compositeur
s'est très vite rendu compte que cette totalité
devait être organisée pour devenir exploitable, que
cette émergence des possibles s'inscrivait sur une mémoire
structurée, sédimentée, lourde d'histoire.
Tous les sons possibles ne sont pas intéressants en soi,
il leur faut à la fois une structure interne, microscopique,
et une structure externe, macroscopique, de mise en relations,
de mise en contexte musical. Où chercher mieux ces structures
que dans les réservoirs de notre mémoire, de notre
culture? Pour ensuite les anamorphoser, leur faire subir des mutations
génériques/génétiques, et par modifications
successives les faire dériver vers d'autres continents,
afin de construire d'autres mémoires, à venir celleslà.
Pas plus que le matériau n'est
vide d'organisation, le timbre n'est un vêtement' un oripeau
dont on habillerait les structures de hauteurs et de durées.
Cette vision, qui n'a jamais été pertinente contrairement
à certaines idées reçues par exemple sur
la période baroque, nie l'essentiel du fait musical: la
musique est multidimensionnelle, non linéaire, discrète,
souvent chaotique dans sa recherche d'un ordre, souvent contradictoire
dans ses exigences de transparence, toujours ambiguë, toujours
insaisissable.
Ainsi le matériau ne se résoutil
pas au discours, à l'organisation: s'il ne conditionne
pas, ou ne nécessite pas des organisations particulières,
en quelque sorte préformées, au minimum contraintil
le discours, l'orientetil, en même temps qu'il
est contraint et orienté par lui, lui donnetil
une direction, en même temps qu'il est dirigé par
lui. Le matériau résiste, il ne cède pas
toujours à la volonté de domination du discours,
il semble se rebeller, et réclamer son autonomie.
Il y a donc, dans l'ordre du discours
musical, une préséance du matériau sur l'organisation,
qu'il semble aujourd'hui plus que jamais difficile de nier. La
simulation, comme partie du vaste projet cognitif, nous aide à
mieux cerner les raisons constitutives de cet état de choses.
Mais cette entreprise cognitive est
encore mal appréhendée aujourd'hui, soit
qu'elle ne soit pas comprise, soit que ses dimensions effraient.
Les chercheurs engagés dans les grands travaux de la connaissance,
dans les laboratoires d'Intelligence Artificielle ou de Psychologie
Cognitive du monde entier, semblent eux l'avoir compris qui consacrent
de plus en plus de projets à des problèmes musicaux.
Ce qui cependant fait souvent défaut à ces chercheurs
est l'expertise musicale; il est vrai que peu de musiciens sont
aujourd'hui prêts à s'investir dans de telles démarches
parce qu'occupés ailleurs voire hostiles. Pourtant, c'est
seulement lorsqu'une telle alliance entre chercheurs et musiciens
est mise en place que des progrès significatifs sont réalisés
dans cette entreprise d'élaboration des connaissances.
La responsabilité revient d'abord
au seul musicien de prendre sa destinée en charge. Cette
mutation du savoir, aujourd'hui condition, et conditionnée
par la mutation du matériau et de l'écriture, ne
se fera pas sans lui, certes. Mais de son implication personnelle,
de ses motivations, dépend le succès de l'entreprise.
Et de la réussite de cette dernière dépend
une hypothétique adéquation de la musique avec son
temps.
Si, pour tenter un parallèle,
les musiciens sont aujourd'hui globalement « en avance »
sur les plasticiens dans ce processus, c'est sans doute précisément
grâce à l'artifice d'écriture: la représentation
musicale, à la différence de la représentation
plastique, ne se confond pas avec l'oeuvre, elle la conditionne,
en est le code d'action, mais ne se substitue pas à elle,
même si à tout moment dans le travail de l'analyse
elle doit permettre d'y renvoyer.
Malgré cet avantage, donné
par défaut les musiciens sont trop souvent rebelles à
la formalisation. Rien, il est vrai, ni dans leur éducation
ni dans les travers qu'elle favorise, ne semble les préparer
à assumer de telles responsabilités. L'enjeu traditionnel
de la théorie et de l'analyse est sans rapport avec les
nécessités d'une formalisation du processus de création.
Il faut donc rééduquer
les musiciens et plus globalement réformer les attitudes,
insérer une véritable formation scientifique, dans
le même temps et comparativement à la formation artistique,
établir dès le début de l'apprentissage des
faisceaux de relations qui fassent communiquer toutes les dimensions,
construire des canaux pour le transfert des connaissances, afin
de faire se féconder réciproquement les différents
champs du savoir. La division du travail n'est jamais aussi
efficace que lorsque chacune des parties en présence a
fait au moins la moitié du chemin pour comprendre l'autre.
C'est à ce prix seulement que les technocrates trouveront
toujours trop élevé que peut naître
un langage commun qui ne soit pas seulement un double langage.
C'est pour cela sans doute aussi que les grands centres de recherche
(musicale ou autre) sont aussi les lieux privilégiés
et cela seul suffirait amplement à justifier leur
existence d'une pédagogie active, en deux sens:
des chercheurs vers les étudiants, et entre les chercheurs
euxmêmes (i.e. aussi bien sur les compositeurs).
Ce que la recherche musicale a su montrer
[6], à
travers cette pédagogie en acte, c'est ce qui est justement
nouveau dans la mise en oeuvre du matériau avec l'ordinateur:
elle est rendue possible en continuité avec l'organisation,
c'estàdire avec les mêmes procédures
que celles requises pour la mise en oeuvre de l'organisation.
La continuité implicite entre matériau et organisation
est alors explicitée, et par là même radicalisée
[7]. Les
mêmes programmes permettent de contrôler microstructure
et macrostructure, réunissant notamment les conditions
de l'utopie de certains compositeurs des années
60.
Encore faudraitil, pour satisfaire cette
utopie, que ce soient les mêmes lois qui régissent
des ordres différents de dimensions,
faute de quoi l'élégance
de l'utopie ne résisterait pas à l'épreuve
redoutable de la mise en oeuvre, et ne produirait qu'un placage
totalitaire entre des modèles incommensurables. L'expérience
récente semble aller dans ce sens: des lois de variations
identiques à des niveaux hiérarchiques éloignés
ne peuvent produire de « bonne forme », au sens d'une
logique perceptuelle, que si ces lois sont insérées
dans un système complexe de codétermination,
de covariance, d'une nature par définition si fondamentalement
multidimensionelle qu'il paraît quasiment impossible, audelà
d'un certain seuil, de mesurer l'influence réciproque de
chacun des nombreux paramètres. Bien au contraire, dans
des contextes tels que ceux des expériences de simulation,
l'apparition d'une différence à peine perceptible
mais trop focalisable a souvent pour effet de provoquer le rejet,
« hors du monde », de la loi avec laquelle on expérimente.
Ce qui change donc avec l'utilisation de l'ordinateur,
c'est d'abord l'éventail des choix disponibles, la palette
des matériaux et des organisations accessibles, et c'est
enfin surtout la possibilité de dynamiser ces choix en
provoquant des mutations progressives entre les différents
matériaux et les différentes organisations
[8] . Il
devient possible au compositeur de penser des processus de transitions,
d'interpolations des hybridations de timbre [9],
avec un niveau de contrôle et
de précision sans équivalent dans le monde instrumental,
et dans lesquels matériau et écriture sont résolument
indissociables, fondamentalement solidaires. Dans le continuum
virtuel qui lui est offert, le compositeur est seul responsable
du découpage de l'espace compositionnel, qu'il lui
est loisible de discrétiser comme il l'entend.
Car la seule limite reste alors
la perception catégorielle, dont la norme impose la seule
loi indépassable.
Le compositeur est seul à gérer
les contraintes, à distribuer dans le mixte matériau/écriture
les causalités métaphoriques, tour à tour
figurées et défigurées, que son invention
musicale sait fertiliser lors de sa rencontre avec la technique,
comme participation à la quête irrépressible
vers toujours plus d'expression, de complexité.
Cette évolution dans la complexité
va de pair, dans le social, avec un double mouvement vers, à
la fois, encore plus de contrôle et le désaisissement
de ce contrôle: un jeu avec les limites, où cellesci
sont à chaque nouvelle étape transgressées
puis redéfinies. Dans ce sens, toute esthétique
est en même temps une forme d'anesthésie, puisqu'elle
détermine le champ des possibles, et qu'elle ne le constitue
qu'en renvoyant dans un mouvement perpétuel à l'impossible,
à l'interdit, à l'insensé, à l'insensible,
au trop sensible.
La condition de possibilité de l'esthétique
est que ce mouvement perpétuel
de balancier continue, c'est qu'il y ait encore du nonsenti,
du nonprescrit, que le contrôle, c'estàdire
finalement le langage, puisse s'effectuer dans la perspective
qu'il y ait encore de l'incontrôlé, de l'absence
de langage, de l'informulable à formuler, de l'indécidable
à décider.
Mais qu'arriveratil quand
cette détermination abstraite s'épuisera dans un
contrôle trop concret, en une trop grande maîtrise
des causes et des effets, comme les sciences modernes en donnent
des modèles prodigieux et effrayants? La question de la
limite du contrôle définit à présent
la viabilité de l'esthétique, et par conséquent
celle de l'art. Paradoxalement, un aboutissement de la science
serait peutêtre alors la mort de l'art.
Au moment où l'on apprend à
contrôler les sensations processus dont les recherches sur
le contrôle de la douleur représentent le paradigme
à ce moment l'esthétique bascule dans l'éthique.
Et nous rejoignons, au terme de la spirale des mutations, la question
du pourquoi. La question faustienne.
« L'artiste n'est pas un créateur.
L'époque et la société le restreignent non
du dehors, mais dans l'exigence sévère d'exactitude,
que ses oeuvres formulent à son égard. Le stade
de la technique se révèle à lui comme problème
dans chaque mesure qu'il ose penser; avec chaque mesure, la technique
comme totalité demande à l'artiste qu'il lui rende
justice et donne la seule réponse juste qu'elle admet au
moment considéré. Les compositions ne sont rien
que de telles réponses, rien que des solutions à
des rébus techniques, et le compositeur est la seule personne
qui sache les déchiffrer et comprendre sa propre musique.
Son travail se fait dans I'infiniment petit et s'accomplit
dans I'exécution de ce que sa musique exige objectivement
de lui. Mais pour une telle obéissance, le compositeur
a besoin de désobéissance, il a besoin d'indépendance
et de spontanéité: si dialectique est le mouvement
du matériau musical [10]. »
1 Adorno T W, Vers une musique informelle
. in Quasi una fantasia, Gallimard, 1982, p. 302.
____________________________ ____________________________
2 Le seul travail panoramique que je
connaisse à ce jour est celui de MarieÉlisaheth
duchez: L'évolution scientifique vers la notion de matériau
musical, document interne, CNRS, 1985 . à paraître
.
3 Cf Gerszo A.,
Réflexions sur « Répons
», in L'IRCAM: une pensée musicale, Editions des
Archives Contemporaine , 1984.
4 Dufourt H.« L'article d'écriture dans la
musique instrumentale» in Critique nº 408, mai 1981
5 Adorno T.W Philosophie de la nouvelle musique, Gallimard
1962,p. 45
6 Cf: en général sur le
sujet, l'exellent article
de J C. Risset,Le compositeur et ses machines. De la recherche
musicale v, in Esprit
n° 99, mars 1985; voir
aussi du même auteur: « Musique, calcul discret.
», in Critique n°
359, avril 1977.
7 Cf Rodet
X., Potard Y, Barrière J.B., Le
Projet CHANT: de la synthèse de la voix chantée
à la synthèse en général, Rapport
scientifique IRCAM, 1985. et Rodet X.
Cointe P., FORMES: composition et ordonnancement de processus, Rapport
scientifique IRCAM, 1985.
8 Cf Barrière J.B.: « Chréode
un chemin vers une nouvelle musique avec l'ordinateur »,
in l'IRCAM, une pensée musicale, op. cit.
9 Cf Barrière
J.B., Potard Y., Baisnée P.F.
Models of Continuity between Synthesis
and Processing for the Elaboration and Control of Timbre Structure,
Procedings of the International
Computer Music Conférence,
Vancouver, 1985; et aussi des mêmes auteurs: Experimenting
with Models of Resonance produced by a New Technique for the Analysis
of Impulsive Sounds, Proe.
of the ICMC, La Haye,
198G; voir aussi Vandenheede J. 6
Harvey J., Identity
and Ambiguity: the Construction and Use of Timbral Transitions and Hybrids, Proc. of the
ICMC 1985, op. cit., et McAdams S. S Saariaho
K., Qualities and functions of Musical Timbre, proc. of the ICMC, 1985, op. Cit.
10 Adorno T.W.,
Philosophie de la nouvelle musique, Gallimard,
1962, p. 46-47.
Server © IRCAM-CGP, 1996-2008 - file updated on .
Serveur © IRCAM-CGP, 1996-2008 - document mis à jour le .