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CFA: Congrès Français d'Acoustique, Marseille, France, Avril 1997
Copyright © S.F.A., TEKNEA 1997
Des recherches depuis Helmholtz (1863/1954) ont permi de préciser certaines de ces représentations. La présente étude se fixe pour but de dévoiler les liens existant entre les représentations perceptives et sémantiques du timbre et ce à travers des verbalisations. En effet, depuis Grey (1977), différentes études de la représentation perceptive du timbres à partir d'analyses multidimensionnelles de jugements de dissemblance entre deux sons d'une paire ont aboutit à une modélisation de cette représentation sous forme d'espace en trois dimensions partagées par l'ensemble des sons et des spécificités pour certains d'entre eux (McAdams et al. (1995)). Des corrélats acoustiques de ces dimen,sions perceptives ont été recherchés et ont permi de lier la première dimensions perceptive à un temps d'attaque (LTM ou logarythme du temps de montée de l'enveloppe temporelle), la deuxième à l'importance relative des partiels aigus et graves (CGS ou centre de gravité spectral) et la troisième à la notion de structure fine du spectre, s'écartant plus ou moins de son enveloppe (Krimphoff et al. (1994)).
Nous avons commencé à rechercher de la même manière des corrélats verbaux de ces dimensions perceptives (Faure (1996)). Tout d'abord en analysant des verbalisations libres concourrantes à une tâche classique de dissemblance. Ceci nous a permi d'une part d'obtenir un espace perceptif en situation de verbalisation, espace en 4 dimensions sans spécificités dont les deux premières dimensions sont fortement corrélées à celles obtenues sans verbalisations dans les études précédentes (Krumhansl (1989) et McAdams et al. (1995)). Cette étude nous a permi d'autre part de dégager un vocabulaire pertinent pour parler du timbre et de trouver quatre corrélats verbaux principaux pour chacunes des dimensions perceptives parmi les 23 attributs verbaux les plus fréquemment utilisés pour comparer les timbres.
La présente expérience reprend ces 23 attributs verbaux pour construire autant d'échelle sémantiques unipolaires suivant l'amélioration proposée par Kendall & Carterette (1992a) à la technique classique de sémantique différentielle (Osgood et al. (1957)). Dans un premier temps, nous nous sommes attachés à retrouver des corrélats verbaux des dimensions perceptives dans un cadre plus quantitatif qu'à partir de verbalisations libres (Faure et al. (1996)). Il s'agit maintenat d'utiliser les profils sémantiques obtenus pour chaque timbre à partir des 23 mots proposés pour calculer plusieurs types de distances entre les timbres et chercher à modéliser la représentation sémantique obtenue grâce à un espace multidimensionnel.
Pour les distances calculées à partir du model de Tversky (éq. 2), est calculée en considérant ques les mots communs aux deux sons ont autant d'importance que les mots différant ( = = 1). La fonction f est le cardinal de l'ensemble considéré et un mot est considéré comme définissant le timbre T si la valeur de xiT considérée dépasse un seuil arbitrairement fixé ici à 0.75. Pour la distance , un mot est considéré comme définissant le timbre T si il est considéré comme pertinent pour décrire ce timbre. Enfin (éq. 3) ne diffère de que par les valeurs de et ( étant d'autant plus grand que xiT1 et xiT2 sont proches, étant proportionnel à xiT, avec xiT=0 pour tous les mots non pertinents pour le timbre T)
La procédure utilisée pour déterminer le modèle le plus approprié aux données, c'est à dire le nombre de dimensions pour lesquelles les distances représenteront le mieux la structure des relations de dissemblances, consiste en la comparaison du critère d'information BIC (Winsberg et Carrol, 1989). On cherche donc le modèle donnant la valeur minimale de ces indices. Les modèles obtenus à partir des deux distances de type euclidien ne font apparaitre aucune structure d'espace. Les modèles les plus appropriés pour les autres types de distances sont : 2 dimensions sans spécificités pour la distance et une dimension avec specificités pour les distances et .
De façon plus étonnante, nous n'avons trouvé de liens significatifs entre les dimensions perceptive calculées et les échelles sémantiques proposées que pour le modèle obtenu à partir de la distance faisant pourtant appel à un seuil arbitraire pour déterminer les mots appartenants aux profil sémantique de chacun des timbres. Il conviendrait dans un futur proche de faire varier ce seuil afin d'observer les modifications engendrées sur l'espace sémantique calculé.
Faure, A., McAdams, S. & Nosulenko, V. (1996). Verbal correlates of
perceptual dimensions of timbre. 4Th International Conference on Music
Perception and Cognition, Montréal.
Grey, J. M. (1977). "Multidimensional perceptual scaling of musical timbres."
The Journal of the Acoustical Society of America 61(5):
1270-1277.
Helmholtz, H. L. F. v. (1863/1954). On the sensation of tone. New York:
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Kendall, R. A. & Carterette, E. C. (1992a). "Verbal attributes of
simultaneous wind instrument timbres. I- von Bismarck's adjectives." Music
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Krimphoff, J., McAdams, S. & Winsberg, S. (1994). "Caractérisation
du timbre des sons complexes. II. Analyses acoustiques et quantification
psychophysiques." Journal de Physique 4(C5): 625-628.
Krumhansl, C. L. (1989). Why is musical timbre so hard to understand ?
Structure and perception of electroacoustic sound and music. S.
NielzenO. Olsson. Amsterdam, Elsevier: 43-53.
McAdams, S., Winsberg, S., Donnadieu, S., De Soete, G. & Krimphoff, J.
(1995). "Perceptual scaling of synthesized musical timbres : common dimensions,
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Osgood, Suci & Tannenbaum (1957). The measurement of meaning.
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Smith, B. (1995). PsiExp: an Environment for Psychoacoustic Experimentation
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Winsberg S. & Carroll, D. (1989). A quasi non-metric method for multidimal
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