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Petit historique de l'enregistrement

Alain Galliari

Résonance nº 6, mars 1994
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1. Le phonographe de Thomas Edison, 1877

Après dix années de recherche, l'américain Thomas Edison inventa en 1877 le « gramophone », première machine à enregistrer de l'histoire. Edison parvint en effet à graver sur un cylindre tournant recouvert d'une feuille d'étain un peu moins de deux minutes de vibrations sonores. Après quelques améliorations (la feuille d'étain est remplacée par une pellicule de cire), le brevet du gramophone est déposé l'année suivante. Pourtant, les débuts industriels s'avèrant difficiles, les premiers cylindres commerciaux ne seront diffusés qu'à partir de 1889.

2. Le « télégraphone » de Poulsen

En 1898, l'ingénieur danois Valdemar Poulsen (1869-1942) invente le « télégraphone », première machine à enregistrement magnétique. Une corde de piano se déroule devant les pôles d'un électroaimant et en conserve par rémanence la magnétisation : l'enregistrement magnétique était né. Poulsen fut récompensé par le Grand Prix de l'invention scientifique à l'Exposition de Paris de 1900. Malheureusement, la qualité sonore du télégraphone était médiocre et l'écoute ne pouvait se faire qu'à l'aide d'un casque.

3. Tourne-disque La Voix de son maître, 1929

En 1904, la compagnie britannique English Neophone Co met au point la gravure et la lecture du disque à sillon. Réputé incassable (par opposition au cylindre, en effet très fragile), le nouveau support tourne à une vitesse de 78 tours par minute et permet l'enregistrement de 12 minutes de musique par face (soit au total seize à dix-huit de plus que le cylindre). Le sillon n'est plus lu par un stylet, mais par un saphir ; la vibration recueillie est amplifiée et retransmise par un haut-parleur. Grâce à ses qualités évidentes, le 78 tours détrône rapidement le cylindre.

4. Magnétophone Marconi-Stille, 1934

L'enregistrement magnétique sur fil de fer connut son premier succès avec la machine de Marconi-Stille, développée en 1934. Mais c'est l'invention en 1935 par la firme allemande AEG du « magnétophone », machine à enregistrement sur ruban (d'abord de papier, puis de plastique) qui devait affirmer le rayonnement de cette nouvelle technique. L'enregistrement magnétique, qui comporte de nombreux avantages par rapport à la gravure (qualité du son, durée d'enregistrement plus importante, possibilité d'effacer le signal), devait remplir un rôle fondamental dans les studios après la Seconde guerre mondiale.

5. Les débuts du microsillon (Elvis Presley dans Jailhouse Rock, 1957.)

En 1948, la firme américaine Columbia annonce à la presse la mise au point d'un nouveau support : le 33 tours. Un an plus tard, RCA, son concurrent, sort le premier 45 tours. Outre la longueur de l'enregistrement (20 minutes par face), le disque vinyle représente un bond qualitatif important : en effet, le microsillon (quelques dizaines de microns de largeur) permet la gravure du signal sonore sur deux canaux distincts et donc la diffusion du son en stéréophonie. La qualité de reproduction est nettement supérieure à celle du 78 tours. La commercialisation du microsillon est un succès populaire éclatant.

6. Magnétophone tripistes

Inauguré au tout début des années 50, l'enregistrement multipistes a été apprécié dès sa naissance, puisqu'il permettait d'enregistrer l'une après l'autre des couches sonores indépendantes. Pour la musique électronique, l'enregistrement multipistes donne accès au contrôle indépendant de plusieurs pistes sonores, ouvrant ainsi la voie à la spatialisation de la musique. Avec Timbres durées (1952), oeuvre électronique enregistrée sur magnétophone tripistes au Groupe de Recherche Musicale, Olivier Messiaen fut le premier musicien a utiliser cette technique.

7. Le disque compact

En 1981, Philips et Sony commercialisent le « compact disc », petit disque argenté de 12 cm. Le CD profite de la technologie numérique : sa face imprimé contient plusieurs centaines de millions d'informations binaires (transcriptions numériques du signal sonore analogique) décryptées par un rayon laser. La miniaturisation oblige un soin extrême lors de la duplication du nouveau support, qui se fait en chambre stérile : chaque information numérique est en effet représentée sur le disque par une cuvette plus petite que le plus petit grain de poussière (quelques microns).

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