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Les vingt ans du centre Georges-Pompidou

Ircam

Résonance n° 11, janvier 1997
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Le Centre a vingt ans. Son ouverture au public en 1977 était l'occasion, pour l'Ircam, d'organiser ce vaste cycle de soixante-dix manifestations musicales que fut « Passage du XX e siècle ». Au moment où l'on s'apprête à effectivement passer ce siècle, au moment où le plateau Beaubourg se prépare à l'an 2000, une petite rétrospective de poche où la musique sert de fil conducteur entre les disciplines...

Esquisse pour le Diatope de Iannis Xenakis

Conçu pour l'inauguration du Centre, le Diatope fut en fait momté en 1978. Comme l'écrivait Jean Millier, c'était « avec quelque démesure » que Xenakis avait d'abord cherché à créer « un immense réseau aérien de rayons ». Devant les difficultés, il a finalement dressé une grande coque rouge abritant « un spectacle total et évolutif ».

Ces musiciens et leurs drôles de machines : le Gmebogosse

Le Groupe de musique électronique de Bourges (Gmeb) était venu au Centre en 1978 pour présenter le Gmebogosse, dispositif pédagogique permettant de « découvrir et manier les sons électroacoustiques ». Une « mini-production » devait même être donnée « en audition publique » le 20 janvier 1979, dans l'Atelier des enfants. L'exposition  Ces musiciens et leurs drôles de machines », réalisée en 1982 à l'initiative de l'Ircam et du Carrefour des Régions, fut l'occasion de renouveler l'invitation.

Pierre Henry dans le premier studio de musique concrète en 1951,
Concerts Paris / Moscou au musée national d'Art moderne en 1979

De « Paris / New York » en 1977 à « Vienne » en 1986, l'Ircam a régulièrement tendu une sorte de miroir sonore aux expositions du musée national d'Art moderne. Ce fut notamment le cas avec « Les années 50 » : en 1988, plusieurs cycles de concerts accompagnaient cette rétrospective, dont le catalogue brossait un tableau des différents domaines artistiques en cette décennie de mutations. « Voiture populaire, pénicilline, transistor », telles étaient, pour le philosophe François Dagognet, les « trois prouesses » de ces fameuses « années 50 ». La naissance de la musique concrète et électronique, liée à la radiophonie, doit certainement quelque chose à la dernière d'entre elles...

Robert Ashley dans Atalanta (1982)

Depuis 1979, le Centre a régulièrement accueilli la programmation musicale du Festival d'automne à Paris. Ce furent les performers et chorégraphes américains (Perfect Lives de Bob Ashley fut donné en 1980, tandis que Merce Cunningham ou Trisha Brown étaient présents dès 1979), mais aussi les « aspects de la musique minimale » en Europe (tel était, en 1982, le titre d'une série de concerts réunissant des oeuvres de Louis Andriessen, Michael Nyman ou Carles Santos).

Un vidéoclip d'Elvis Costello dans Les Immatériaux

Conçue en 1985 par Jean-François Lyotard et Thierry Chaput pour le Centre de création industrielle, cette exposition de conception « philosophique » était « une dramaturgie postmoderne ». Pas de parcours-récit, mais un « dédale de situations » où résonnait aussi « un tissu de voix reçues par écouteur portatif ». Certaines de ces situations avaient un propos ouvertement musical, comme le « Musicien malgré lui », un dispositif conçu par le compositeur Rolf Gehlhaar pour transformer la déambulation du visiteur en musique, ou encore le site baptisé « Corps chanté », consacré à l'« écriture  » du vidéoclip. Un cycle de concerts avait également été organisé par l'Ircam autour de l'exposition.

Valis, de Tod Machover et Catherine Ikam

Commande de l'Ircam pour le dixième anniversaire du Centre (1987), à la fois opéra, « parcours-exposition » en forme de labyrinthe et installation vidéo composée d'un « mur-images », Valis s'inspire d'un roman de Philippe K. Dick pour mettre en scène « un univers peuplé de simulacres et de leurres ».

Jorge Luis Borges était aussi l'auteur de tangos...

Ou plus exactement de milongas accompagnées au bandonéon : les textes de l'écrivain ont été mis en musique par nombre de musiciens et, lors de l'exposition que lui consacrait la Bibliothèque publique d'information en 1992, la chanteuse Haydée Alba en a interprété quelques-uns. Mais l'exposition était surtout l'occasion pour l'Ircam de commander au compositeur argentin Martin Matalon un « parcours musical » sur des fragments de L'Aleph, intitulé La Rosa profunda.

May be, une chorégraphie de Maguy Marin d'après Beckett

Pour Maguy Marin, « quand les personnages de Beckett n'aspirent qu'à l'immobilité, ils ne peuvent s'empêcher de bouger ». On pourrait en dire autant de leur silence : veulent-ils se taire qu'ils ne peuvent s'empêcher de parler, souvent à plusieurs voix. Ce sont deux voix (l'une anglaise, l'autre française) que le compositeur américain Roger Reynolds a mis en mouvement dans Entre le galet et la dune, pour faire surgir du bilinguisme beckettien un véritable espace musical ; en juin 1993, un débat réunissait au Centre le musicien, la chorégraphe et quelques autres autour du thème Beckett et les autres arts.

Le Tunnel sous l'Atlantique, une installation de Maurice Benayoun, musique de Martin Matalon

En septembre 1995, Paris et Montréal ont été reliés par un « tunnel virtuel ». Surgissant au milieu du musée d'Art contemporain de Montréal et au sous-sol du Centre, un tube suggérait l'existence d'un réel passage.

C'était pourtant un « bloc de matière symbolique » qu'il s'agissait de forer, avec des couches d'images et de sons. À l'aide d'un joystick, debout face à l'écran logé dans le tube, les visiteurs creusaient, dévoilant des fragments visuels ainsi qu'un paysage sonore qui se transformait au fil de leur flânerie.

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