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La Médiathèque de l'Ircam
Peter Szendy
Résonance n° 10, mai 1996
Copyright © Ircam - Centre Georges-Pompidou 1996
La nouvelle médiathèque de l'Ircam ouvre ses portes
en juin 1996. Dans les espaces conçus par l'atelier d'architecture
Canal, le public pourra consulter un fonds composé d'ouvrages de
référence, d'études sur la musique de notre siècle,
de partitions, d'enregistrements et de documents photographiques. Visite
guidée en avant-première...
On entre à l'Ircam par la passerelle. Jusqu'ici, rien de changé.
Comme l'explique Daniel Rubin, l'atelier d'architecture Canal a voulu un
travail discret, « sans aucune sursignature à l'extérieur ».
Sans toucher à la façade donnant sur la place Igor-Stravinsky
et en respectant l'identité forte de la tour érigée
par Renzo Piano en 1990. Celle-ci reste donc l'accès principal.
En revanche, une fois la passerelle franchie, c'est non seulement un volume
inédit qui s'offre au regard, mais c'est aussi toute la lecture de
l'Institut qui change. Le visiteur arrive dans les halls d'accueil entourant
la cour réalisée par le paysagiste Pascal Cribier.
Cette cour s'aligne sur le module vitré de la tour Piano, ses quatre
façades vitrées ouvrant en toute transparence sur de nouveaux
espaces et de nouvelles activités.
Déjà, à travers la végétation de la cour,
on « devine » (c'est le mot des architectes) les infrastructures
souterraines ; on pressent le volume « recherche et création »
­p; cette partie de l'Ircam enfouie sous la place Stravinsky, cette partie
qui reste et restera un peu plus secrète que les autres. Le premier
étage est en revanche parfaitement lisible dans la distribution de
ses activités pédagogiques : ce sont des postes d'esquisse
pour les étudiants du cursus d'informatique musicale, ce sont des
salles
de cours, de conférences
De fonds en combles
La médiathèque occupe le deuxième étage et s'articule
à son tour sur plusieurs niveaux. Au-dessus des espaces de lecture,
on aperçoit le léger décrochage d'une mezzanine de
consultation : c'est là, par l'intermédiaire de postes
informatiques, que le visiteur peut avoir accès au fonds électronique
de l'Ircam, ainsi qu'au réseau des grandes bibliothèques.
En effet, toutes les archives sonores de l'Institut seront disponibles sous
une forme numérisée : il sera possible de charger au
moyen d'un juke-box l'enregistrement de tel ou tel concert, reporté
sur disque compact. Des disques, donc, mais aussi des livres (des encyclopédies,
des dictionnaires), des partitions, des périodiques, des rapports
de recherche, des thèses, des notices techniques, des tirés
à part de publications scientifiques, des tapuscrits de conférences,
des catalogues d'éditeurs, des notes biographiques ou musicologiques
accompagnant les uvres données en concert La liste est longue des
documents que la médiathèque a pour ambition de recueillir.
Et donc de conserver, de cataloguer, d'intégrer dans des « dossiers
thématiques ». Une équipe renforcée de documentalistes
y travaille déjà depuis des mois, se préparant à
emménager dans les combles, là où les façades
transparentes se retournent en rampants de toiture vitrés.
Déménagements
Bien entendu, un tel fonds ne s'est pas constitué du jour au lendemain.
Dès ses premières années d'existence, l'Ircam a généré
et acquis des documents textuels et sonores. Logée provisoirement
dans les locaux de l'ancienne école Jules-Ferry, la bibliothèque
de l'Ircam s'est constituée par l'acquisition progressive d'ouvrages
sur l'informatique musicale et la recherche scientifique ayant trait au
son ; mais elle a également réuni, au fil des années,
de nombreuses partitions contemporaines, ainsi que des études musicologiques
sur des corpus récents.
En 1987, cette bibliothèque déménage au premier étage
du Centre Georges-Pompidou, pour s'associer avec le Centre d'information
et de documentation « recherche musicale » (CID-RM)
du CNRS, fondé par Hugues Dufourt. Comme le précise un document
interne de l'époque, la réunion des deux collections (qui,
en droit, restent distinctes) a « amplement conditionné
la politique des achats » : en effet, la bibliothèque
de l'Ircam « a concentré l'essentiel de ses efforts dans
le sens de l'enrichissement de son fonds scientifique et, pour ce qui est
des partitions, du seul répertoire contemporain » ;
tandis que revenait au CID-RM le soin d'approfondir « les voies
paramusicales qui ont suscité sa création » (à
savoir l'esthétique, la philosophie, l'histoire sociale de la musique)
et d'acquérir « les intégrales des compositeurs
majeurs de l'histoire de la musique occidentale ».
Ce sont ces deux fonds réunis qui aujourd'hui déménagent
à nouveau : pour rejoindre les espaces propres à l'Ircam
et pour s'ouvrir à un large public que la localisation quelque peu
confidentielle au sein du Centre Georges-Pompidou ne permettait guère
d'accueillir.
Télématique
Il s'agit donc, comme l'explique l'architecte Daniel Rubin, de réunir.
De regrouper des activités, des équipes, des documents, des
« flux » qui restaient dispersés. Et cela (le
paradoxe n'est qu'apparent) au moment où, précisément,
les développements technologiques permettent d'accéder à
l'information sans avoir à se déplacer physiquement :
grâce au réseau mondial de la « toile »
(le World Wide Web d'Internet), on peut consulter à distance nombre
de fonds documentaires numérisés et bénéficier
de toutes sortes de « services en ligne ».
La nouvelle médiathèque de l'Ircam intègre bien entendu
ces possibilités. D'ores et déjà, le catalogue du fonds
est disponible sur l'Internet.
Et, inversement, l'utilisateur pourra interroger, à partir des postes
informatiques, les catalogues des bibliothèques nationales et internationales
connectées à la « toile ». Une étude
est également en cours sur la possibilité d'un serveur musical,
permettant d'accéder via l'Internet aux documents et services proposés
par la médiathèque.
Mais il s'agira aussi de cerner les problèmes de droits liés
à ce type de diffusion...
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