Résumé |
Le moment de l’improvisation n’est-il pas celui où l’analyse lâche prise ? La musique improvisée pose à l’analyste, plus directement que d’autres pratiques et répertoires, une question centrale : comment rendre compte de la singularité d’un phénomène musical sans l’abstraire a priori dans la régularité d’un système ni se perdre dans la description d’événements successifs ? L’improvisation est considérée dans tous les contextes où elle a sa part : on interroge son rôle dans l’élaboration formelle, ses transcriptions, ses traces explicites ou implicites, jusqu’à une modélisation de ses parcours, de ses gestes et de ses motifs. Sont abordées les recherches sur la mémoire en acte dans les processus d’improvisation, aussi bien que leurs procédures d’invention spécifiques. Les contributions de cet ouvrage collectif traitent des thèmes et des problématiques suivants : — les processus d’apprentissage : enseignement de l’improvisation, familiarisation du public avec des styles ou langages, apprentissage par l’improvisateur dans les situations d’exécution ; — les savoirs implicites dans les musiques de tradition orale : frontières, censures, interactions ; — les limites entre composition et improvisation y compris écriture de l’improvisation, composition en temps réel ; — l’import de méthodes inspirées de paradigmes extérieurs à la musicologie (psychologie du développement, ethnométhodologie, linguistique, sciences cognitives, informatique ...) ; — la dialectique entre système et situation ; — l’histoire des pratiques et des théories de l'improvisation. |